Quelle est la voiture la plus moche du monde ?
La question peut prêter à sourire, mais elle revient régulièrement chez les amateurs d’automobile : quelle est la voiture au design le plus critiqué de tous les temps ?
Si les goûts restent subjectifs, certains modèles se sont attirés une quasi-unanimité… pour leur apparence disgracieuse.
Audi A2 (1999–2005)

Présentée en 1997 au Salon de Francfort, l’Audi A2 était en avance sur son temps. Produite de 1999 à 2005, cette petite berline 5 portes intégrait une structure en aluminium (la plateforme « Audi Space Frame »), ce qui réduisait significativement son poids et sa consommation, certaines versions descendaient sous les 3 L/100 km.
Mais malgré ses ambitions écologiques, l’A2 n’a pas trouvé son public.
Son prix élevé lié à la complexité de sa fabrication, combiné à une époque peu sensible à l’écoconduite, a entraîné un échec commercial.
Moins de 176 000 exemplaires ont été vendus dans le monde. Ce n’est pourtant pas son esthétique sobre mais étrange qui a scellé son sort, mais bien le mauvais alignement avec le marché.
Renault Avantime (2001-2003)

L’Avantime symbolise l’audace mal récompensée. Présenté en 1999 et produit de 2001 à 2003, ce coupé-monospace haut de gamme misait sur un concept novateur : un véhicule familial avec un esprit de coupé, des portes immenses sans montant central et un design futuriste.
Mais cette vision trop avant-gardiste a dérouté les acheteurs. En seulement 17 mois, la production est arrêtée après 8 557 unités vendues.
Trop imposant, mal positionné, l’Avantime est devenu l’un des symboles de flop design… malgré une certaine cote d’amour aujourd’hui parmi les collectionneurs.
Ssangyong Rodius (2004-2013)

Difficile d’évoquer les ratés esthétiques sans parler du Rodius. Conçu par le designer britannique Ken Greenley, ce grand monospace coréen visait le confort familial avec ses 7 à 11 places et ses moteurs Mercedes (diesel 2.7 L notamment).
Mais son design incohérent, avec un avant classique et un arrière abrupt rappelant un minibus ou un yacht mal dessiné, a choqué dès sa sortie en 2004. Malgré cela, SsangYong en a produit plus de 100 000 exemplaires jusqu’en 2013, preuve que le style ne fait pas tout, surtout dans certaines régions d’Asie et d’Amérique du Sud.
Fiat Multipla (1998-2010)

Le cas du Multipla est devenu presque mythique. Lancé en 1998, ce monospace à 6 places (3 à l’avant et 3 à l’arrière) offrait une habitabilité impressionnante pour sa taille compacte. Mais son double étage de phares, son pare-brise bombé et sa planche de bord futuriste ont rapidement suscité moqueries et rejet.
La version restylée de 2004 a corrigé certains excès visuels, mais l’image du Multipla était déjà bien ancrée. Il s’en est tout de même vendu environ 344 000 unités en 12 ans, essentiellement en Italie.
Nissan Cube (1998-2019)

Lancé au Japon en 1998, le Nissan Cube est surtout connu pour sa troisième génération (2008–2019), exportée en Amérique du Nord et brièvement en Europe. Son design carré et asymétrique (notamment à l’arrière) se voulait décalé et urbain.
Mais la greffe n’a jamais pris hors du Japon. Mal positionné face au Nissan Juke, plus dynamique et mieux marketé, le Cube a souffert d’un manque de communication et d’un style trop clivant. La production a pris fin en 2019, après environ 1 million d’unités sur les trois générations, principalement vendues au Japon.
Pontiac Aztek

L’Aztek reste un cas d’école en matière de design raté. Commercialisé par General Motors via sa marque Pontiac entre 2001 et 2005, ce SUV visait un public jeune et aventurier avec des options inédites (tente intégrée, glacière détachable…).
Mais son style anguleux, son avant massif et ses couleurs criardes ont été largement décriés. Même Walter White dans Breaking Bad n’a pas pu sauver l’image de l’Aztek. Résultat : moins de 120 000 exemplaires vendus en 5 ans, là où GM en espérait 75 000 par an. Un échec cuisant.
Si ces voitures sont souvent citées pour leur apparence discutable, il ne faut pas oublier qu’elles ont parfois innové ou cherché à bousculer les codes.
Le problème ? Le marché n’était pas prêt, ou l’exécution trop maladroite. Une leçon éternelle dans l’automobile : le style ne pardonne pas.





